Alors que dans quatre mois, Paris va accueillir les J.O (si les planètes sont bien alignées), je pense à une femme qui aurait donné sa vie pour participer à ceux de son époque. La haine que la société éprouvait à son égard l’en a écartée. Haine de son vivant, qui s’est accrue après sa mort.
A l’heure où la colère paysanne gagne tout le pays et guide les tracteurs vers la capitale, la lecture de Silence dans les champs, de Nicolas Legendre chez Arthaud, s’impose.
D’abord parce que le livre vient de recevoir le prestigieux prix Albert Londres, gage de son sérieux, deux ans d’enquêtes sur le système agro-industriel le plus puissant de France, qui règne sans partage sur la Bretagne.
Quand deux raconteuses d’histoires se rencontrent, que font-elles? Elles papotent. Et de quoi? Avec Nathalie Beau de Loménie, d’histoires de mode.
Moi, la mode n’est pas trop ma tasse de thé: les fanfreluches, les longueurs d’ourlet, les couleurs qu’il faut porter ou pas, ça m’ennuie.
Dans cette journée de commémoration, si on parlait d’un épisode peu reluisant de notre Histoire? 639. Ils ont été 639 poilus, soldats de la ‘Grande’ Guerre ( par le nombre de morts), à être fusillés de 1915 à 1917, «pour l’exemple», et toujours en attente de réhabilitation.
Danielle Cravenne, la femme qui n’aimait pas Rabbi Jacob.
Ces derniers jours, on entend beaucoup dire: «Aujourd’hui, on ne pourrait plus faire un film comme Les aventures de Rabbi Jacob!».
Or, à l’époque, en 1973, ça n’a pas été si simple. Et le film a été entaché d’un drame, avec à la clé l’assassinat d’une femme, aujourd’hui totalement oubliée.
En cette période sombre où la violence mène le bal, un souvenir de lecture me revient. Dans La bienveillance est une arme absolue et Le nouveau dictionnaire de l’impossible*, l’écrivain Didier Van Cauwelaert, passionné par l’extraordinaire sous toutes ses formes, raconte un épisode méconnu de la 1ère guerre du Liban.
Imaginez. Imaginez-vous un instant dans les années 30 à Berlin: vous êtes une jeune, très jeune maîtresse de maison, mariée à un richissime homme d’affaires, marchand d’armes pour être précis, et vous recevez dans votre somptueuse maison leaders politiques et magnats de l’industrie européenne.
Que ne ferait-on par pour susciter la fierté de son Papounet, quand on est une fille! Même en 1908. En 1908, Marie a… laissez-moi vérifier, née en 1875… 33 ans. L’âge du Christ. Le Christ est un homme, revenons-en à Marie.
Une petite fille de 5 ans, c’est mignon, craquant même, avec sa frimousse de bébé tout juste monté en graine, ses joues rondes comme des pommes, ses grands yeux encore pleins d’innocence. Alors pourquoi l’enfermer dans un couvent? Si tôt? Même à la fin du XVIe siècle en Espagne, c’est un peu rude, non?
Je ne suis pas allée sur le pont. Pas eu le temps d’aller saluer ce fleuron de l’architecture médiévale, célébré dans le monde entier depuis qu’une opérette du XIXe siècle l’a mis en chanson. Pas le temps, non, j’avais un rendez-vous. Pour une première fois. Une toute, toute première fois.