Betty Pack, l’espionne au corps de velours
Ce mois de juin a vu les quatre-vingts ans du débarquement en Normandie. On s’est souvenu, ému, congratulé, on a beaucoup commémoré, célébré, glorifié, banqueté, appelé à l’héroïsme des uns – surtout celui des autres – engagé les enfants à se sacrifier – surtout ceux des autres. On a évoqué, le dos bien droit et la voix bien ferme, les héros d’hier, soldats français, anglais, américains, canadiens, rendu un vibrant hommage aux résistants, vous savez, ces rebelles que les gouvernements n’apprécient jamais sur le moment, plutôt après, quand l’Histoire leur a donné raison.
Mais il est une catégorie d’acteurs des conflits à qui on ne rend jamais hommage: les espions. Et encore moins les espionnes. Pourtant, sans eux, il est impossible de gagner une guerre.
Quand on tape Betty Park sur Google, on tombe automatiquement sur Amy Elizabeth Thorpe, son nom de baptême. Son nom de code: Cynthia. Déjà, les pistes sont brouillées. Une certitude: sans elle, la Seconde Guerre mondiale n’aurait jamais été gagnée par les Alliés.
Rien ne prédestinait cette jeune américaine, fille de haut gradé, à devenir un Blond Bond en jupons. Rien sinon un besoin immodéré de se faire aimer de son cher papa trop distant et un incommensurable ennui à devoir supporter le quotidien d’une femme de sa classe sociale, entre mondanités et bébés à élever.
Elle se marie très tôt et enceinte pour en finir avec l’adolescence, laisse son fils dans une famille d’accueil où elle oubliera d’aller le rechercher, suit son mari diplomate en Espagne, tombe amoureuse de la corrida et des Espagnols, surtout certains, et en pleine guerre civile aide des partisans de Franco à franchir la frontière: à l’époque, ses convictions penchent plutôt très à droite. A moins qu’il ne s’agisse simplement de la jouissance éprouvée à affronter le danger. Le danger lui apporte autant de plaisir que l’amour.
Ton résumé mérite de lire le livre car tu sais attiser la curiosité
Merci! Ton avis m’honore.